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Pasteur Mutamba

Le pasteur : pasteur dans l’Eglise locale/ Enseignant dans le Corps de Christ

Pasteur MUTAMBA WANG PIERRE

Le voyage de ma vie ou le voyage d’un enfant abandonné.

De la naissance à aujourd’hui.

Il a commencé un jour dans une contrée du Kasaï (avant qu’il soit morcelé). Où précisément ? Dieu seul le sait. Né à Ndundu, le 02/02/1948. Cette contrée se trouve où ? Je ne sais pas.

Après ma naissance, quelques semaines plus tard, ma mère, Ngalula wa Kadima, Mujila Kasanga, et moi, nous fûmes chassés du toi paternel par mon père, Mamba Mwene Budi, wa kwa Mbwanya. Ma mère et moi allâmes vivre chez son grand-frère, Kuinjidi Bernard, pasteur d’une église presbytérienne, à Luluabourg, aujourd’hui Kananga, au Kasaï Occidental. Tout ceci me fut raconté par la famille du pasteur et par un de ses beaux-frères.

Les pauvres enfants ne connaissent pas toujours les déconfitures de leurs parents. Mais Ils en sont toujours des victimes innocentes.

Et puis, ma mère et moi, un matin, comme quelqu’un qui se réveille soudain d’un profond sommeil, nous nous retrouvâmes en Angola, je ne sais pas comment, où l’homme qui l’avait épousée aux secondes noces, a été chercher un emploi. J’étais déjà un petit garçon d’environ quatre ans. La famille y était entrée par l’axe Tshikapa. Combien d’années nous y avons passées ? Je ne sais pas.

Je me souviens que nous avons fui l’Angola, après quelque temps, pendant la nuit, par un sentier à travers champs et brousse, pour rentrer à Luluabourg, en repassant par Tshikapa. Je me souviens aussi que pendant cette fuite, ce papa me transportait sur ses épaules.

Nous sommes arrivés à Tshikapa wa Mansamba.

Je me souviens aussi qu’un jour, le matin, dans notre case, il y avait un foyer de feu où il n’y avait que de la cendre, et que le feu couvait à l’intérieur ; beaucoup de cendre. Je me rappelle voir, cet homme, qui était mon père nourricier, me donner quelques tiges de la cigarette Belga Forte et m’obliger à les manger. Je ne pus les avaler. Je vomis tout ce qui était dans mon estomac. Ensuite, il prit ma main droite et l’enfonça dans la cendre, sur le dos de la main. Je criai et pleurai de toutes mes forces. Il retira la main. Je fus brûlé sur la paume de la main. J’en garde encore la cicatrice jusqu’en ce moment. Quelle a été son intention ? Dieu seul le sait. Mais il était aussi mon père. Je ne vis pas ma mère dans cette case, ce matin-là. Mon petit frère Munay Paul était assis à côté, à même le sol. Je ne me rappelle pas la suite.

Dans quelle intention faisait-il tout cela ? Est-ce lui qui aurait tué ma mère et qu’il cherchait à se débarrasser aussi de moi, et, à la fin, de mon petit frère, Munay Paul ? Aucune idée. Dieu seul le savait.

Seulement, je me rappelle que nous nous retrouvâmes, un matin, chez un homme, chez qui nous passâmes la nuit, dans la cuisine, qui avait été construite derrière une maison en matériaux durables, à environ six mètres. Il y avait là-dedans des chèvres. Et nous tous nous passâmes bien la nuit, les chèvres et nous. C’était mieux que si nous l’avions passée sous un arbre, à l’extérieur.

Le matin, nous nous sommes réveillés avec l’odeur des urines sur nous, les excréments des chèvres dans nos cheveux. Personne ne s’occupait de nous ! Nous ne savions pas qui était cet homme, ni quel rapport il avait avec notre mère. Dieu seul le savait.

Je me rappelle encore que ce matin-là, après notre réveil, nous sentîmes une faim de loup. Nous n’avions pas mangé la veille. Je tins Munay Paul par sa main gauche pour aller chercher à manger. Je me rappelle que nous arrivâmes devant la première case voisine où il y avait une jeune femme qui chauffait sur le feu de bois une petite casserole. Je lui  dis : « donne-nous à manger ». Elle dit : « Je n’en ai pas » ou « Il n’y en a pas », je ne me rappelle pas très bien sa réponse. Nous sommes passés et avons continué notre quête de nourriture. Malheureusement, toutes les autres cases étaient fermées. Sur le sentier de retour, nous sommes repassés par la première case. Curieusement, nous avons trouvé la jeune femme en train de manger du fufu de la veille. Je lui dis : «Tu nous as dit qu’il n’y a pas à manger. Qu’est-ce que tu manges ? ». Elle eut honte, et elle partagea sa nourriture avec nous, comme dit l’écriture, (Esaïe  58 : 7).  Je pense que Dieu la bénit ce jour-là pour cela. Je ne sais pas la suite.

Je me rappelle que nous nous retrouvâmes, un matin, à bord d’un camion de transport  en commun communément appelé à l’époque « MAS » (Messagerie Automobile de Sankuru). Il reliait Tshikapa à Luluabourg. C’est mon oncle pasteur qui avait payé le billet pour nous deux afin d’aller à Luluabourg. Je ne sais pas combien de jours nous passâmes en route ; seulement je me rappelle qu’un matin, nous nous sommes réveillés, nous retrouvant dans une autre maison. Elle était meilleure que la cuisine de Tshikapa. Nous sommes sortis nous asseoir, à même le sol, le dos appuyé contre un mur, recroquevillés, et que les gens venaient nous regarder, avec un air compatissant.

Que se disaient-ils ? Difficile à savoir. Dieu seul le savait. Nous étions arrivés à Luluabourg, à Kamilabi, chez mon feu oncle, le révérend pasteur Kuinjidi Bernard. Etait-il sauvé ? Le glorieux Message n’était pas encore arrivé au Kasaï dans ces années-là. Mais Dieu seul le sait.

Puis je me vis, après plusieurs jours, à l’école primaire protestante de Kamilabi. Elle appartenait à cette grande église presbytérienne.

Je ne sais plus combien d’années s’étaient passées, Munay Paul tomba malade. Il fut conduit à l’hôpital de Luluabourg. Je ne sais pas non plus, si c’était la première ou la deuxième fois qu’il se retrouvait à l’hôpital. J’étais le seul à être resté avec lui comme garde malade. J’avais environ cinq à six ans.

Les voies de Dieu sont incompréhensibles, (Rom. 11 : 33).

Mais nous fûmes bien accueillis à l’hôpital, l’hôpital de Luluabourg. On nous a demandé si nous n’avions pas de parents, nous avons dit non. On nous a alors gardés à l’hôpital. Munay  Paul fut soigné, et le Seigneur lui fut favorable. Qu’il soit loué pour sa bonté.

C’est dans cet hôpital que je vis, pour la  première fois, ce que je connais aujourd’hui comme vision.

L’enfant était couché sur son lit de malade. Moi je me trouvais devant le lit allongé, avec le pied droit sur le pavement, couché sur le dos. C’était vers vingt heures. Devant moi il y avait une grande fenêtre vitrée, sans rideau. La lune éclairait bien dehors de toute sa lumière, accomplissant la mission que le créateur lui avait attribuée dès sa création, (Gen. 1 : 16). J’avais les yeux dirigés dehors. Tout d’un coup, je vis, dans la lune, ou sur la lune, comme vous le voudrez, une croix qui remplissait toute sa surface. Cela attira mon attention. Je fus très curieux de savoir ce que c’était. Quelques minutes après, je me suis levé, les yeux fixés sur la croix et la lune. Je m’approchai de la fenêtre. La croix était toujours là, comme si elle me disait : « Ne crains point. Je suis ton bouclier, ton salut, le chemin et la porte qui mènent vers le royaume du bonheur éternel. Je suis ton père et ta mère. Je ferai de toi un serviteur de la croix ».                                          

O cette vieille croix  rugueuse                                                                   

Teintée du sang divin !       

Qui se tenait sur une colline lointaine                                                                  

Emblème de souffrance  et de honte        

Croix consolatrice des enfants abandonnés  

Je suis resté un moment devant la grande fenêtre, les yeux rivés sur la croix et la lune. Emerveillé. Puis, à reculons, je revins au lit, gardant toujours l’œil sur  la lune.

Enfin, le sommeil me vainquit. Je m’endormis.

C’était en quelle année ? Je ne sais pas. Je pense seulement que ça pouvait être vers mille neuf cent cinquante-sept ou cinquante-huit, avant ce qu’on appelle l’indépendance.

Lorsqu’en 1987 je crus au glorieux Message apporté par le serviteur et prophète de Dieu pour notre âge, W.M. Branham de Kentucky, je compris que Dieu, le Père des enfants abandonnés, voulait me dire que mon destin était lié à la vieille croix rugueuse que je vis sur la lune, plusieurs années plus tôt. Et que je servirais à sa gloire. Grâce incomparable. Dieu sait  protéger et préparer les siens. Amen. L’écriture dit : « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier- né entre plusieurs frères. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés », (Rom. 8 : 28-30). Alléluia.

Ainsi j’aimerai cette vieille croix

Jusqu’à ce que je dépose mes armes

Je veux m’attacher à la vieille croix

Et l’échanger contre une couronne

Amen.

Vint alors le jour où on devait nous déplacer pour nous amener ailleurs, dans un orphelinat, qui se trouvait dans la Commune de Ndesha, à environ huit cents ou mille mètres du bureau de la Commune, en venant de Kamilabi. Il y avait avec nous sept ou huit autres petits garçons et petites filles, tous orphelins. Nous étions environ dix enfants.

Je pensais souvent que devenu grand, je pourrais travailler dans un orphelinat afin de partager mon expérience vécue avec les autres orphelins. Mais Dieu qui connait toutes choses depuis l’éternité en décida autrement. Qu’il soit béni éternellement au nom de Jésus-Christ notre Seigneur et sauveur.

L’administration coloniale, en charge de l’orphelinat, nous fit inscrire à l’école primaire, tous ceux qui étaient en âge scolaire. Elle était sur l’avenue Lusambo, située à environ un kilomètre de l’orphelinat. C’était une école officielle. L’administrateur colonial belge  s’appelait Monsieur Coffard.

Dieu me bénit beaucoup. Je fus plus intelligent que tous les enfants orphelins. Maman Véronique Mbombo, directrice de l’orphelinat, en souvenir de qui j’ai donné son nom à l’une de mes deux filles, m’aima aussi beaucoup, et me confia plus tard la charge et la  responsabilité du seul poste de radio que nous avions à l’orphelinat. Je suivais des informations, avec mon petit français et en tshiluba. Je participais au concours de dictée organisé sur radio à  Kinshasa (à l’époque Léopoldville). Après correction, on me renvoyait l’enveloppe.

Je signale que maman Véro avait enfanté dans son âge un enfant qui mourut quelque temps après. Dès ce temps-là, elle ne put en avoir d’autres. C’est pourquoi on l’appelait « Mwa kamwe », signifiant « mère d’un seul ».

Chaque fois qu’il y avait une réception officielle, nous étions à deux à y être invités pour représenter l’orphelinat, une fille, Ntumba Marthe et moi. Nous étions très bien encadrés en tout. Nous avions un grand dortoir ; une chambre très large pour garçons, et une autre aussi large que la nôtre pour filles. Il y avait des femmes gardes pour la journée, et d’autres pour la nuit. La sentinelle qui avait passé la nuit, le matin, nous conduisait à l’école, et l’autre venait nous prendre après cours. Et tous ces hommes et femmes nous aimaient comme leurs propres enfants.

Que le Seigneur puisse leur être favorable, s’ils vivent encore dans ce monde corrompu et  finissant.

Du côté des jeux, nous étions comme de petits princes : nous avions des jouets de toutes sortes, des balançoires, des ballons, avec une large cour. Les filles avaient plusieurs poupées à leur disposition. Lorsque, après-midi et après le repas, nous sortions pour jouer, les enfants des quartiers venaient s’attrouper devant les fils barbelés pour nous regarder jouer, nous admirer et nous envier. Nous n’avions rien à envier aux autres enfants, ni à nous souvenir de nos feux parents. Nous mangions trois fois par jour. Au-dessus du lit de chaque enfant se trouvait son armoire qui  était sa garde-robe, et dont l’autre partie était réservée aux cahiers. On avait de l’électricité toutes les vingt-quatre heures. Plusieurs robinets. Nous étions seulement heureux. Nos parents, même s’ils vivaient, ne nous auraient pas gâtés de cette manière.

Si tous les enfants du monde pouvaient grandir et vivre ainsi!

Arriva l’année 1960. Qu’on appelle année de l’indépendance du pays.

Avec ses lots des guerres et des cauchemars ! Et des déceptions ! Afin d’éviter que les enfants fussent massacrés, ou jetés dans la rue, tous les Blancs étant rentrés en Europe, maman Véronique et papa Pontien décidèrent de nous amener tous à Mbuji-Mayi, à bord d’un camion que papa Pontien Kalenga, c’était son nom, avait pris quelque part pour voyager. Tous les deux étaient du Kasaï Oriental. J’y ai grandi. C’est ce qui a fait croire à plusieurs personnes  que j’étais de Mbuji-Mayi. Oh ! Qu’ils étaient bons pour nous, ces parents ! Il était un ex-militaire. Quelques jours plutôt, je le vis le soir, à la maison, en tenue militaire avec une arme. Je fus très content de le voir dans cette tenue. Les Belges avaient largué des troupes des parachutistes belges sur la ville. Les soldats congolais ne répondaient plus à leurs ordres. L’affrontement eut lieu entre eux et les Congolais. Les nôtres furent les plus forts. Plusieurs soldats belges furent capturés comme des chauves-souris dans des filets.

Nous arrivâmes à Mbuji-Mayi après plusieurs jours de route.

Mbuji-Mayi n’était pas une province à proprement parler. C’était une concession minière de la MIBA. Cette compagnie qui faisait les délices des habitants de Mbuji-Mayi !

Œuvre de tant de jours, en un jour détruite ! Ce monde pourra-t-il survivre, Seigneur Jésus ? Il ne le pourra pas, d’autant plus qu’il  « est sous la puissance du malin », (1Jn.  5 : 19).

A Mbuji-Mayi, Maman Véronique jugea bon de rester avec deux enfants chez elle, dans la Commune de Diulu.

Elle prit Ntumba et moi. Le reste des enfants, y compris Munay Paul, mon petit frère, elle alla les déposer aux soins de l’hôpital de Mbuji-Mayi. C’est là que je connus un autre drame de ma vie, après celui du rejet par mon propre père, et celui de la mort de ma mère.

Au lieu qu’elle me gardât avec mon petit frère, elle nous sépara ! Jusqu’aujourd’hui. Où est-il? Vivant ? Mort ? S’il est encore vivant, est-il sauvé ? Le Seigneur seul connait tout. Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. Amen.

Maman Véro est allée me faire inscrire dans une école primaire catholique de la Paroisse Saint-Firmin, en quatrième ou en cinquième année, je ne me rappelle plus.

Maman m’aimait beaucoup, et avait une grande confiance en moi. Si elle m’avait envoyé faire des courses en ville, par exemple,  je revenais avec la différence, elle me demandait de la  garder, jusqu’au jour où, déjà oublié, je le lui rappelais.

Un jour, elle me confia à garder une bouteille de whisky locale, appelé localement « cinq cents ». Il s’était passé assez de jours. Puis, elle me la redemanda. Je suis allé voir où je l’avais cachée, un vide m’accueillit !

Notre chère maman Véronique était connue pour son « mbalama », sorte  d’une traverse de lit qu’elle utilisait pour nous corriger. Alors je me suis dit que si cette bouteille ne peut pas être retrouvée aujourd’hui, ce serait ma mort. Je me suis décidé de fuir pour rentrer à Luluabourg. Je ne me rappelle plus où j’avais trouvé de l’argent pour le déplacement. Je suis allé jusqu’à Mwene-Ditu. Je suis resté à la gare dans le but d’attendre un train en partance de Luluabourg. C’est là que je fus arrêté par les militaires qui assuraient la protection de la gare.

Les Lulua et les Baluba sont des frères du sang. Ils descendent du même ancêtre commun dont j’oublie le nom. Mais sous l’instigation des Belges, ils se livrèrent  une guerre fratricide atroce, inutile. Et les colonisateurs belges, excellents dans leur politique de diviser pour régner, comme ils l’ont  aussi appliquée au Rwanda et au Burundi, les avaient opposés les uns  aux autres. Ce qui poussa les Baluba à aller à Mbuji-Mayi, construire leur propre province. En 1960.

A la gare, les militaires me demandèrent qui j’étais, où j’allais et d’où je venais. Je leur répondis que j’étais un orphelin ; que je venais de Mbuji-Mayi pour Luluabourg. Ils me dirent : « C’est vous qui venez espionner chez nous pour ramener les informations à Luluabourg ». Ils m’arrêtèrent et me conduisirent auprès de leur chef.

Après m’être expliqué, et ayant entendu que j’étais orphelin, il ne sut que faire de moi. Sur ces entrefaites, entra dans le bureau du chef un homme, de grande taille, trapu, qui se renseigna sur moi auprès du commandant ; et ayant appris que j’étais orphelin, il lui demanda de m’amener chez lui à la maison, pour que je lui servisse de domestique.

Qui était-il ?

Il était le chef de la compagnie cotonnière de Mwene-Ditu que l’on appelait à l’époque COTONCO.

Je ne sais pas ce qui me prit ni quel courage j’eus de poser à cet homme une condition pour vivre avec lui ! Je lui dis, en présence du commandant, « J’accepte, mais à condition qu’il me permette d’aller à l’école ». J’aimais l’école. Et il rétorqua, s’adressant au commandant : « Ce n’est pas un problème, car à son âge quel travail peut-il faire pour moi ?  Seulement je veux  qu’il reste avec moi ».

O Dieu d’amour !                                                                                        

Que ta miséricorde dure toujours,                        

Père des enfants abandonnés,

Et rejetés ;                                        

Le père des orphelins !   

Le commandant lui fit signer un document témoignant qu’il était devenu mon responsable. Ceci me rappelle l’épisode de Joseph en Egypte.

Gloire à l’Eternel par Jésus-Christ notre Sauveur.

Il me conduisit à son domicile où je fus bien accueilli par les gens que j’ai trouvés à la maison. Il y avait plein d’arbres, notamment des eucalyptus, des papayers, etc. Et beaucoup de gens, des travailleurs.

Un ou deux jours après, un homme qui était son frère passa chez lui. Il me trouva là, assis. Il lui demanda qui j’étais, et il lui raconta toute mon histoire. Et cet homme lui dit : « Vous, vous avez beaucoup de gens ici, chez vous. Donnez-moi ce garçon, il va vivre avec moi».  Et le Directeur de la COTONCO accepta volontiers. Nous allâmes avec lui à la  maison, qui  n’était pas très éloignée de l’habitation du chef de COTONCO. Il avait une jeune femme, qui donnait l’impression d’être dans la vingtaine d’âge. Ils me donnèrent aussi l’impression qu’ils étaient de nouveaux mariés. Ils ne vivaient qu’à deux dans leur maison. Il s’appelait Ilunga.

Je ne sais pas à quel mois nous étions ; mais je me rappelle que les classes venaient d’ouvrir leurs portes. Moi, je me trouvais à la maison. Je sentis en moi le besoin d’aller à l’école, quand je voyais les autres enfants passer et repasser.

Un jour, après qu’ils étaient tous sortis, je pris une feuille de cahier. J’écrivis une note à papa Ilunga lui disant : « Papa Ilunga, je voulais vous dire que comme tu te souviens de moi pour la nourriture, puisses-tu te souvenir de moi aussi pour l’école ». Je déposai la feuille sur la table du salon. Je rentrai dans ma chambre, cœur battant, me demandant ce que serait la réaction.

Quelques heures après, ils rentrèrent à la maison. Après un court instant, il m’appela avec une attitude de reproche et me dit : « Si tu as quelque chose à me dire ne m’écris pas ; viens seulement m’en parler ».

J’ai sauté un détail. Quand j’eus la pensée d’aller à l’école, ce jour-là, j’entrai dans sa chambre à coucher et je pris un pantalon et une chemise blanche ;  je m’en revêtis, et j’allai me faire inscrire dans la classe de sixième année à l’école primaire officielle de Mwene-Ditu. Et je suis rentré précipitamment, craignant qu’il ne fût revenu, et qu’il ne me trouvât en ces habits. Arrivé à la maison, je remis le tout à la place. Puis, j’écris ladite note.

Curieusement, après m’avoir fait une leçon de discipline, il prit le même pantalon et la même chemise que je venais de remettre et me les remit me disant : « Demain, va à l’école ». Quelle ne fut pas ma joie ce jour-là ! Quelle grâce ! J’eusse eu loué le Seigneur à cause de sa miséricorde, si j’avais été un Chrétien. Aujourd’hui si j’avais été un païen, j’aurais dit que tout cela était ma chance ! Ma chance ? Je l’aurais achetée à combien, frère qui me lis ? Avec quoi ? La grâce et la miséricorde insondable ! Gloire au Seigneur.

Mon chemin semblait  avoir été  tracé par la croix teintée du sang de l’agneau de Dieu.

L’école primaire de Mwene-Ditu. Le bâtiment de l’école était construit en matériaux durables, et il était resté inachevée, au niveau des fenêtres. C’était seulement l’espace vide. Je pense qu’il en était de même de la porte. Il n’y en avait pas. J’aimais m’asseoir sur la première rangée et  sur le premier banc de la classe.

Un jour, vers onze heures, regardant dehors par une fenêtre, je vis maman Véro se dirigeant à l’école, vers le bureau de directeur. Sans demander à l’enseignant la permission de sortir, car je compris son intention, je pris mes cahiers et je sortis précipitamment de la salle de classe. Le lendemain matin, lorsque j’arrivai en classe, le directeur m’appela et voulut savoir pourquoi j’avais fui ma mère. Je lui racontai toute l’histoire, et il me dit d’aller en classe. Nous ne payions pas des frais scolaires, comme aujourd’hui. Le Seigneur Jésus payait pour moi. Amen.

Je ne sais pas ce qui c’était passé avec papa Ilunga, je me rendis  à la Croix Rouge où vivaient beaucoup d’enfants sans parents. Les Non Accompagnés, comme nous les appelons en psychosocial. Je suis resté là presque un ou deux jours, lorsque un voisin de papa Ilunga vint me prendre et me dire que Marie, c’était sa femme, m’appelait à la maison. J’acceptai, et nous partîmes avec lui.

A la fin de l’année scolaire j’obtins mon certificat. Il se posa alors la difficulté de l’école secondaire, alors que j’avais fui maman Véro. Je me suis dit : « Comme j’ai mon certificat, si je rentre à la maison, ils me recevront sans se rappeler le passé ». C’est ce que je fis.

Albert, le mari de Marie, travaillait comme chauffeur de camion de transport des marchandises dans une société. Il allait de Mwene-Ditu à Mbuji-Mayi et vice versa. Je lui parlai de mon intention d’aller étudier à Mbuji-Mayi. Il me rendit volontiers ce service.

J’arrivai vers le soir à la maison. Je trouvai papa et maman Véro assis ensemble dans la véranda. Ils m’approchèrent, et je leur tendis directement le certificat.

C’est à partir de ce certificat que j’avais changé, lors de mon inscription à l’école, mon  nom de Kunyima Pierre à celui de Mutamba Pierre. Mutamba était le nom du fils de papa Pontien,  qui vivait à Kabinda avec sa mère, en état de divorcée.

Je suis allé prendre inscription à l’Athénée de Mbuji-Mayi, en première année. A la fin de l’année scolaire, j’eus un échec en mathématique, avec 47%  et l’on me demanda de refaire la classe. Je me dis que ce que je n’ai pas  compris cette année, je ne le comprendrai pas l’année prochaine. Je suis faible en mathématique.

Ntumba Marthe n’était pas mariée. Je lui demandai cinq cents francs pour aller acheter un bulletin vierge. Suivant le modèle de mon bulletin, je le remplis, en corrigeant en faisant attention à la mathématique. Il restait à aller me faire inscrire en deuxième année dans une école. Un jour que je me promenais sur la route principale, vers le mois d’Août, je trouvai un communiqué d’inscription dans les classes de première et de deuxième années. C’était une école appartenant à une église dénommée « Lumière ». Je suis rentré à la maison prendre mon bulletin. J’arrivai à l’école et je trouvai un garçon qui était chargé des inscriptions. J’eus l’impression qu’elle était à sa première année de fonctionnement. Il m’inscrivit en deuxième année. En avril de l’année suivante, il y eut concours d’admission en troisième année à l’Athénée de Mbuji-Mayi. Je fis le concours en troisième année littéraire. En septembre, j’entrai en troisième année littéraire. Nous nous sommes rencontrés avec Emile Mutambayi Kalonji. En 1970, j’obtins mon diplôme d’Etat, six ans après.

Avec mon ami Mutambayi Emile, nous nous sommes dit qu’il fallait aller au Katanga en vue d’aller suivre soit le droit soit la médecine. A l’époque on étudiait gratuitement aux frais de l’Etat. Dieu est le Jéhovah Jiré pour les siens. Je pense que ce fut le grand-frère de Mutambayi qui paya pour nous le transport jusqu’à Luluabourg, tellement que nous étions devenus des frères, jusqu’aujourd’hui. A Luluabourg, il nous manqua de l’argent pour aller au Katanga. Nous nous sommes dit d’aller prendre inscription à l’Institut Supérieur Pédagogique de Kananga, (I.S.P.). Nous  fûmes  inscrits en Premier Graduat option Français-Histoire.

J’étais en deuxième graduat lorsque je reçus, comme une bombe de forte puissance, une nouvelle incroyable, mais vraie. Nous restions chez mon oncle pasteur, Mutambayi et moi.  La femme du pasteur était de chez moi, de ma tribu, Mukwa Kasanzu mwa Mbwanya. Il y avait chez pasteur un homme que je ne connaissais pas très bien, qui était en visite, venu du village. Il était frère, ou quelque chose de ce genre, à la femme du pasteur.

Un matin, nous nous sommes retrouvés seuls, à deux, lui et moi, à la maison, tout le monde était sorti. Nous étions en train de parler de tout et de rien. Mais, en l’observant, je sentis  qu’il souffrait dans son cœur, qu’il avait quelque chose en lui qu’il voulait dire, mais qu’il retenait malgré lui. Mais quoi ? Dieu seul le savait. Ne pouvant plus résister encore longtemps à cette pression qu’il combattait en lui, je le regardais du coin de l’œil quand, soudain, il lâcha ceci : « Pierre, sais-tu que ton père vit encore ? ». Imaginez-vous ma réaction ! Effet d’une puissante bombe sur  tout mon corps. Je dis : « Quoi ? ». Il resta silencieux, observant sur moi  le résultat de son coup mortel. Je dis : « Mon père ? Mon père ? ». Il dit : « Oui, Pierre, ton père vit ; il est au village ! ». Je retins un moment mon souffle, puis je lui dis : « S’il vit encore, c’est bien. Mais que peut-il faire pour moi aujourd’hui, je suis en deuxième graduat ? ». Il parla pendant longtemps, et moi je l’écoutais débiter ce qu’il pensait être une grande révélation pour moi. A la fin je lui dis : «Va lui dire, je voudrais le voir ». Et l’on se sépara. Je n’eus ni animosité ni haine, ni tout autre sentiment négatif contre celui qu’on m’avait présenté comme mon père.

Lorsque le pasteur apprit que j’ai été mis au courant de la présence de mon père au village,  kwa  Mbwanya, il s’emporta  vivement contre sa femme, à l’égard de son frère, voyant qu’il a été trahi, et par sa femme et son beau-frère. Sa réaction était légitime. Car j’appris plus tard qu’il avait à plusieurs reprises demandé à mon père d’aller nous chercher à Tshikapa, après la mort de notre mère, mais qu’il resta de marbre. Il avait tout à fait raison, mon oncle. Ma réaction le démontre aussi. J’avais vingt-quatre ans.

Deux jours après, il vint à Kananga. Quand je le vis à environ trois mètres de moi, il me ressemblait, ou plutôt,  je lui ressemblais. Je reconnus mon père ! Nous parlâmes un tout petit peu ; il n’y avait rien qui pouvait nous prendre beaucoup de temps entre nous. Désormais, j’avais un père ! Je lui dis qu’il m’envoyât une chèvre. Deux jours après, une chèvre arriva, par un jeune homme qui se présenta comme mon petit frère, né de la deuxième femme de mon père. Emery Bula Wa Mamba. Son nom. Un jeune homme intéressant, gentil. Il me dit : « C’est toi notre frère ainé ; il n’y en a pas d’autres. Nous sommes tous derrière toi ».  On se sépara. Nous sommes en contact avec lui jusqu’aujourd’hui. En deux mille et quatorze, il s’est donné la peine de venir nous rendre visite à Goma. Nous nous aimons.

Je quittai Kananga pour Goma, après avoir découvert mon père. Quelques années après, j’appris qu’il mourut. Nous fîmes le deuil.

Dans la suite des temps, j’appris que j’avais une grande famille, une famille large, en dehors de ma famille chrétienne, spirituelle. En date, mon oncle Binyanga, résidant à Tshikapa wa Mansamba qui m’a découvert grâce à Bula Emery.

Qu’Il soit loué, qu’Il soit béni éternellement au nom de Son Fils, Jésus-Christ notre Sauveur. Amen.

J’aimais plus ma mère que mon père. Il y eut un moment où l’on aurait dit que les Kasaïens ne puissent plus avoir accès à l’Université, parce qu’ils seraient  nombreux à avoir étudié. Vrai ou faux ? Dieu seul en connait la vérité. C’est ainsi que beaucoup d’étudiants changèrent de noms ou prirent des noms des gens d’autres provinces. C’est ainsi que moi je pris la préposition « Wa » signifiant « de » en français, et l’ajoutai au nom de ma mère « Ngalula », omettant les cinq dernières lettres, et j’obtins « Wang ». Désormais je m’appelais ‘‘Mutamba Wang Pierre’’.

Trois ans après, nous terminâmes le cycle de graduat. Moi je suis allé travailler dans une école secondaire protestante, à Katubue, à une trentaine de kilomètres de Kananga, de dix-neuf cent soixante-treize à dix-neuf cent soixante et quinze, comme professeur de Français.

Avant de continuer, voici un détail que j’avais oublié, et qui déterminera ma vie chrétienne plus tard.

Quand je fus en deuxième année du cycle d’orientation, comme on l’appelait à l’époque,  J’eus un jour la pensée de faire parler de moi.

Je fus baptisé dans l’église catholique dans la paroisse Saint-Firmin, à Mbuji-Mayi. Les parents étaient des Catholiques.

A notre époque il était interdit au croyant de toucher l’eucharistie, la communion. On  n’avait qu’à sortir la langue, et le prêtre n’avait qu’à y déposer le truc, car quiconque la toucherait verrait du sang couler sur lui, nous disait-on. Un jour, je me dis qu’il fallait que je touche  de mes mains cette chose, afin que le sang descende, et que le monde entier parle de moi, comme d’un petit garçon qui aurait transgressé la norme de l’église. Je dis à Mutambayi qu’un jour à l’église je prendrai de mes mains la communion. Il s’opposa à ma pensée, me disant de ne pas le faire, que ce serait mal. Moi j’étais déterminé à le faire. Je compris plus tard que ce fut Dieu qui me conduisait, qui me préparait au futur. Un jour, dimanche, nous sommes allés à la quatrième messe qui se disait en latin, à l’église Sainte Marie, si je ne me trompe pas. J’avais préparé une boîte d’allumettes vide pour l’occasion. A l’heure de la communion, j’allai, comme d’habitude, prendre « le corps du Seigneur », comme on l’appelait. Je rentrai à ma place pendant quelques petites secondes, puis je sortis.  Je pris le truc et le mis dans la boîte. Je rentrai dans l’église.

Chaque fois je regardais sur ma poche de chemise pour voir si le sang avait commencé à couler. Mon cœur battait fortement, dans l’attente où j’étais de cet évènement. Plusieurs minutes s’écoulèrent jusqu’à la sortie de la messe. Je ne vis rien sur ma chemise. A la sortie je dis à Mutambayi : « J’ai l’ai. Le  truc ». Je le lui montrai. Je l’écrasai de mes doigts. Je jetai par terre les petits morceaux.

Depuis ce jour-là, je considérai l’église catholique romaine comme une église de mensonge.

Et après  avoir cru au Message prêché par W.M. Branham,  je découvris  beaucoup de choses sur cette église-mère et adultère, comme Eve, (Gen. 3 : 20).  Cela illumina encore davantage mon esprit sur elle. On ne devient pas prédicateur. On naît prédicateur, mais l’on devient conférencier dans des églises, dit W.M. Branham de Kentucky.

Ne sont-ce pas deux témoins qui m’indiquent que je suis un élu de Dieu ? Gloire à l’Eternel par Jésus-Christ notre Sauveur. Combien peuvent aussi témoigner d’une telle grâce, d’une telle miséricorde ! Il y en a certes ; mais qu’ils sont rares ! Et moi, je suis l’un d’entre eux. Gloire ! La vision de la croix dans la lune, à cinq ou six ans ; la révélation de la nature véritable de l’église catholique romaine, à quatorze ou  seize  ans !

Sois béni, Seigneur Dieu, par Jésus-Christ notre sauveur.

Après les deux ans passés à Katubwe comme professeur de français, nous participâmes,  Mutambayi et moi, au concours d’admission au cycle de licence. Nous réussîmes. Cette année-là on venait d’ouvrir le cycle de licence en français à l’I.S.P. Kananga.

Nous nous sommes dit, faire la licence à Kananga, c’est une bonne chose ; c’est chez nous.  Cependant, notre réussite serait considérée par certains comme une faveur, étant de la première promotion ; alors,  nous devons aller nous mesurer ailleurs. Nous choisîmes d’aller à l’I.S.P Bukavu, jusque-là inconnu de nous, si ce n’était que de nom.

A notre époque, en deuxième licence, vers le mois de juillet, les finalistes remplissaient  un formulaire sur le choix de l’endroit et de l’école où l’on voudrait aller travailler en septembre.  Mutambayi choisit comme première préférence Goma ; et moi je choisis Kisangani.

En ce temps-là Kisangani rayonnait beaucoup dans tous les domaines de la vie. Il faisait bon  y vivre. J’avais été attiré par tout ce qu’on disait d’elle.

Quelle ne fut pas ma surprise, lorsque, en septembre, je vis mon nom retenu, non pas à Kisangani, mais à Goma ! Je n’y pouvais rien. Les dés étaient jetés. Le vin était tiré, il fallait le boire. Et j’en bus. Si j’avais été Chrétien, j’aurais remercié le Seigneur. Mais j’étais marxisteléniniste. Dieu n’existait pas pour moi. Il n’était qu’une imagination dans la tête des ignorants et des capitalistes. J’avais  même donné à mon fils ainé le prénom de « Lénine ».

Pourquoi Dieu choisit-il Egypte pour que son peuple qu’il avait connu d’avance y passât  quatre cents ans, alors qu’il y avait la Libye et le Maroc ? C’est parce que les voies de Dieu sont incompréhensibles et que toutes choses concourent au bien de ceux qu’il aime. Amen.

Ce sera à Goma que je rencontrerai la Lumière du soir apportée par l’homme de Kentucky, W. M. Branham. Ce sera donc de Goma que j’irai  dans l’enlèvement. Alléluia. Ce n’était pas le peuple qui avait choisi d’aller vivre en Egypte. Ce fut le choix de Dieu pour son peuple. Amen.

Dieu savait que ce serait de l’Egypte que son peuple élu irait au pays promis. Et là, le peuple fit face à beaucoup de difficultés de la vie, mais Dieu sait protéger ses enfants et ses  serviteurs. Amen.

De même, Dieu savait qu’il y aurait des troubles et des guerres à Goma, mais le Seigneur a su me protéger avec ma famille, et avec tout le petit troupeau qu’il m’a donné à paitre en son  Nom, depuis 2003. Toutes ces guerres m’ont trouvé à Goma. La guerre de Kabila (AFDL, Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo, 1996) nous a obligé à fuir jusqu’à Kindu, à pieds, sauf les quelques cent derniers kilomètres que nous fîmes  à bord d’un camion militaire. Le commandant connaissait un oncle paternel de ma femme, le colonel Ndibu. Alors il nous prit à bord jusqu’à Kindu. Pendant tout le trajet, à pieds, aucun des miens n’eut des pieds gonflés, alors que mon fils ainé avait quinze ans, et le cadet 19 mois. Protection divine !

Qu’il soit béni éternellement par Jésus-Christ notre Seigneur. Combien ont fui Goma pour aller vivre à Kinshasa ? Mais Dieu a béni la ville de Goma en toutes choses, malgré les intimidations de Satan. N’est-il pas écrit : « Quand l’ennemi vient comme un vent impétueux, l’Eternel lève l’étendard ? ». Et encore : « Ne crains point ; je suis ton bouclier », (Gen. 15 : 1). Et encore : « La ville s’élève par la bénédiction des hommes droits, … », (Prov. 11 : 11).

Dans quelle autre  province de notre pays trouve-t-on de  la nourriture en abondance comme à Goma, pendant ces années de disette? A Goma. Car Dieu y a ses élus, ses fils, et ses serviteurs. Amen.

La ville s’élève par la bénédiction des hommes droits. Amen.

O Seigneur ! Que tes voies sont incompréhensibles et tes jugements insondables !

C’est ainsi que je me suis retrouvé  à Goma. Sans l’avoir choisie.

J’arrivai à Goma en septembre 1977. Deux ans après, j’eus besoin de me marier. Je fis le choix d’une de mes élèves de sixième année. Elle était de Bandundu. Le jour où je me rendis au domicile de son frère, elle me reçut avec courtoisie. J’étais son professeur. Lorsque j’introduis l’objet de ma visite, elle m’écouta jusqu’à la fin de mon exposé. Pour toute réponse elle me dit : « Ah ! Citoyen professeur, vous les Kasaïens … ! » Elle ne put terminer sa pensée. Elle la suspendit comme à un fil métallique… Je fis un petit commentaire, et nous nous séparâmes pour de bon.

C’est là que je pris la décision de faire retour aux filles kasaïennes. Je me suis rendu à Bukavu à la recherche de ma future épouse. Après une semaine de recherche dans les familles kasaïennes, sans trouver l’élue de mon cœur, lorsque, aux environs de ce que l’on appelle communément « FEU ROUGE », je rencontrai un ancien collègue de l’ISP Bukavu, Muyaya Mwana wa Mfumu. Après l’étiquette de politesse je lui demandai où il allait. Il me répondit qu’il allait chez un Kasaïens des environs enregistrer des chansons des musiciens Kasaïens.  Comme je n’avais rien à faire, je lui demandai de l’accompagner. Ce qu’il accepta volontiers.

Je compris plus tard que c’était Dieu qui l’avait envoyé à ma rencontre, comme il envoya Aaron à la rencontre de son frère Moise. Nous entrâmes dans une maison à étages, près du dépôt de la société SOLBENA, juste à  une dizaine de mètres. Nous fûmes accueillis par trois charmantes jeunes filles, toutes habillées de pagnes ! C’est la dernière d’entre elles qui  ouvrit mon cœur. Je l’observais tout le temps que nous restâmes au salon. Muyaya enregistrait  ses chansons, et moi j’enregistrais jusqu’au moindre geste de celle qui serait pour moi ma compagne et ma sœur en Christ, jusqu’à ce que la mort nous sépare. Amen. Agnès était âgée alors de dix-sept ans. Une jolie fille de papa Simon Bakajika Kabongo. Agnès Ntumba Bakajika, aujourd’hui D6 à l’Institut du 8 Mars, à Goma. Papa travaillait à la SOLBENA/Bukavu. En 1979, on se serait mariés ; malheureusement la démonétisation  retarda l’évènement. Agnès arriva à Goma le 28 juin 1980. J’étais Directeur des études à l’Institut de Goma.

Notre premier joli fils arriva le 3 mai 1981, j’étais préfet des études à l’Institut Nyabiondo, dans le Masisi. Il fut appelé Lénine Mamba Mutamba, prénom qui fut changé après que j’eus  cru au Seigneur Jésus-Christ. Il se prénomme aujourd’hui Micaël Angel Mamba Mutamba.  Il est ingénieur en Sciences Informatiques, marié à Parfaite Lavinya Musumba, et père d’une très jolie petite fille, Alphonsine Kabisekele Mamba ; et d’un beau garçon appelé de mon nom, Pierre Mutamba wa Mamba, son fils ainé. Son frère puiné, Cephats Bakajika Mutamba, gradué en Management. Marié à Nafisa Ramazani, Dieu l’a béni avec une très jolie fille de six ans, à qui il a donné le nom de sa mère, Agnès Ntumba Bakajika. Son deuxième enfant, un garçon, de quatre ans, Gad Bakajika. Après, Le Seigneur agrandit ma famille avec deux jolies filles, Meda Ngalula Mutamba, aujourd’hui mariée à Schadrac Bandu, licencié en Informatique de l’ISC/Goma (Institut Supérieur de Commerce); elle est mère de sept enfants ; et Véronique  Mbombo Mutamba, graduée en dévéloppement de l’ISIG-Goma. Trois garçons suivirent après : Pierre Joseph Mutamba, qui fait l’école militaire, après son graduat en Informatique à l’ISC/Goma. David Kapuku Mutamba, licencié en informatique, à l’ISIG/Goma -Institut Supérieur d’Informatique de Gestion,  à Goma. Leur cadet, Paul Munay Mutamba, encore étudiant, suit la filière de droit à l’UNIGOM,  Université  de Goma.

Dieu me bénit beaucoup. Par l’entremise de Grégoire Katende Wa Ndaya Muledi, lorsqu’il fut Sous-Provéd à Goma, dans les années quatre-vingts, je fus nommé préfet à Nyabiondo ; puis à Goma, à l’Institut Mikeno.

Après dix ans passés dans l’enseignement national, Dieu m’ouvrit la route du Rwanda comme professeur de Français dans les classes de cinquième et de sixième années, par le canal de Bernard Farini, ancien préfet de l’Institut Faraja, aujourd’hui inspecteur d’anglais.

Quel le Seigneur le bénisse pour cela.

Je me suis retrouvé au Rwanda après un chômage de deux ans, quand je fus limogé sans cause par le chef de division régionale de l’EPSP. Puis il m’envoya d’abord à Fizi comme préfet. Je fus mal accueilli par les habitants, à cause du tribalisme. Je n’y passai qu’une nuit, alerté par un frère Kasaïen que j’y avais trouvé. Ensuite, je fus affecté à Bweza dans le Rutshuru, dans une petite école de deux classes, école en progression. Je ne pus y amener ma famille. Elle restait à Kako, sur la route. J’y allais à pieds, une fois par semaine, à une distance d’environ dix kilomètres.

 Rencontre avec René Mukeba  Shambuyi : La  CECA 40/Bukavu

C’est donc pendant ce chômage que je fus baptisé dans la CECA 40. Après le limogeage,  n’ayant plus de ressources pour vivre à Goma, nous décidâmes,  ma femme et moi, d’aller à Bukavu dans sa famille. Nous passions la nuit chez René Mukeba, à l’époque professeur de Français à l’Institut Alfajiri, ainsi que sa femme. Il est un ancien collègue du secondaire à Mbuji-Mayi, et à l’ISP à Bukavu. Il m’intéressa à son église, ce que je finis par accepter. Il me baptisa. Il baptisa aussi ma femme.

 Nous étions donc baptisés  au nom du père, du fils et du Saint-Esprit. Il me donna la Bible pour lire. Je fus conduis par le Seigneur Jésus à commencer à lire par les Actes des apôtres.  J’arrivai au chapitre deux et au verset trente-huit : « repentez-vous et que, chacun de vous, soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour la rémission des péchés et vous recevrez le don du Saint-Esprit ». Je fus surpris de découvrir une autre formule de baptême, différente de celle que nous avions reçue. J’ai partagé ma surprise avec mon épouse. Nous nous sommes dit qu’il fallait attendre le prédicateur lorsqu’il serait de retour le soir. Le soir, après qu’il eut pris son repas, je lui demandai s’il pouvait me permettre de lui poser une question. Ce qu’il accepta volontiers. Et je lui racontai la découverte. Me toisant fièrement, avec son petit sourire habituel, dans cette attitude des gens qui pensent avoir la réponse à tout, il me dit : « Entre Pierre et Jésus, qui devons-nous suivre ? ». Je dis tout naturellement : « Jésus ». Il dit : « Laissons ces choses de Pierre ».

Cela fut pour moi comme un coup d’épée dans mon cœur. Je me dis : « C’est pourquoi je n’aimais pas les choses de Dieu. Donc, dans la Bible il y a des choses à suivre et d’autres à laisser ! ». Nous nous séparâmes.

Le Seigneur m’avait déjà engagé sur le chemin resserré, et sur la porte étroite. Amen.  Miséricorde insondable !

La nuit, mon épouse eut  un songe. On lui donna à lire Hébreux trois, versets 1 à 4 : « C’est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste, considérez l’apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons, Jésus, qui a été fidèle à celui qui l’a établi, comme le fut Moïse dans toute sa maison. Car il a été jugé digne d’une gloire d’autant supérieure à celle de Moïse que celui qui a construit une maison a plus d’honneur que la maison même. Chaque maison est construite par quelqu’un, mais celui qui a construit toutes choses, c’est Dieu ».  Nous ne comprimes  rien en ce temps-là. Je ne pouvais pas demander à René l’explication de ces versets, car la veille il m’avait déçu.

Nous en sommes restés là.

N’est-ce pas le quatrième témoin, alors que Dieu en demande deux ou trois,  montrant que Dieu me préparait à Le servir plus tard ?

La vision de la croix dans la lune ; après la découverte de la nature réelle de l’église catholique romaine, et maintenant une écriture de la Bible sur le baptême, question capitale du Message de l’homme de Kentucky, et l’écriture d’Hébreux trois, couronnant la vocation.  N’est-il pas écrit dans la Bible : « Dieu parle tantôt d’une manière, tantôt  d’une autre, … »,  (Job  33 : 14). Vraiment ses voies sont incompréhensibles. Il est Dieu. Dans une vision le Seigneur dit à notre prophète : « Quand tu sors de la vision, lis 2Timothée 4 : 1-5 ».   Gloire.

Rencontre avec pasteur Bulumba                      

De retour à Goma, Dieu, par sa grâce, me fit rencontrer frère Bulumba sur la route au Rond-point Signers, un jour, du 11 Août 1987 ; après-midi. Bulumba fut un de mes premiers élèves de l’Institut de Goma/INSTIGO, en sixième année pédagogique, en mille neuf cent septante sept. Il me parlait souvent du Message, mais le cœur était encore de pierre. Je le détruisais avec la philosophie. Lorsqu’il me vit avec la Bible à la main il fut très content. Il s’exclama : « Citoyen préfet, vous aussi vous avez la Bible ! ». Il se rappela mes années de Léniniste. Je lui répondis sur le même ton : « Oui. Moi aussi j’ai cru au Seigneur Jésus ». Puis il me proposa : « pouvons-nous parler de la Bible ? ». Je dis : « Mais oui » ; il me demanda quel jour, je lui dis : « même demain ». Nous étions mercredi. Le lendemain matin il est venu au camp Munzenze, chez mon beau-père, David Kapuku, où nous logions, venant de Kako.

Vous vous en doutez, je commençai par la question que j’avais posée à Mukeba à Bukavu et la réponse qu’il me donna à propos du baptême. M’ayant fixé en face avec son petit sourire il me dit : « Citoyen préfet, vous êtes un fils de Dieu. C’est ce que nous prêchons ! ». Et commençant par-là, Il m’apporta la Lumière du soir, (cfr Actes 8 : 25). Pendant deux jours nous avons parlé avec lui, lui posant toutes les questions que j’avais en moi. Dieu par sa grâce lui donnait les réponses justes par la Bible. Amen. Le Seigneur m’ouvrit l’esprit afin que je comprisse les écritures, (Luc 24 : 45). Je lui demandai : « Que faut-il faire, parce que je vois que c’est la vérité ? ». Il me dit : «Si vous croyez, faites-vous baptiser au nom de Jésus-Christ ». C’était déjà le soir, vendredi. Je lui dis que je croyais. Nous nous sommes donné rendez-vous pour le lendemain samedi, le 14 Août 1987, le matin, au lac. Et ce fut fait.

Que Dieu le bénisse pour cela.

Il fut pour moi un ange envoyé par le Seigneur Jésus pour m’apporter le Message de l’heure.  Moi je lui avais enseigné le français et la philosophie ; mais lui m’apporta la lumière pour mon âme.

Dieu me donna le Saint-Esprit, le même jour. Car, rentré au camp, la nuit, la première révélation que je reçus fut celle de la Divinité de Jésus-Christ. Je me couchais toujours  avec une feuille de cahier et un stylo, parce que je m’attendais à recevoir quelque chose la nuit.

Je fus encore plus béni lorsque je trouvai dans la prédication du prophète de Dieu, [La  Vision de Patmos] ce qui suit : « La plus grande de toutes les révélations, c’est celle de la  Divinité, la Divinité suprême de notre Seigneur Jésus-Christ. Vous ne ferez pas de progrès tant que vous n’aurez pas cru à Cela… C’est pourquoi Pierre a dit : « Repentez-vous, puis voyez  la Divinité Soyez baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés, alors vous serez prêts à entrer dans l’Esprit La première chose que vous devez connaitre, c’et la Divinité de Christ. « Je suis l’Alpha et l’Oméga. De A à Z, c’est Moi ; il n’y a rien en dehors de Moi. J’étais au commencement ; Je serai à la fin. Je suis Celui qui était, qui est et qui vient, le Tout-Puissant». Pensez, c’est ce qu’a dit la trompette» », [§ 144].

Imaginez-vous ma joie en Christ, à la découverte de cette révélation chez le prophète, alors que moi je la reçus le jour même, la nuit, après avoir cru, et avoir été baptisé au Nom de Jésus-Christ. Quelle grâce éternelle ! Quelle miséricorde insondable ! Quelle joie ! C’est la même joie que celle qu’eurent tous les fils de Dieu lorsque Dieu fondait la terre « alors que les étoiles du matin éclataient en chants d’allégresse, et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie », (Job 38 : 4, 7). Amen. Ce fut en mon jour la même joie. La révélation stimule, excite ! Amen.

Miséricorde insondable !

Dieu peut-il tout pardonner ?

Absoudre un si grand coupable,

Et mes péchés oublier ?

Longtemps j’ai loin de sa face,

Provoqué Son Saint courroux,

Fermé mon cœur à Sa Grace,

Blessé le Sien devant tous.

O Jésus, à toi je cède,

Je veux être libéré ;

De tout péché qui m’obsède ;

Etre à jamais délivré.

Alléluia ! Plus de doute,

Mon fardeau m’est enlevé ;

Pour le ciel je suis en route,

Heureux pour l’éternité’’.

O Père des enfants abandonnés !                                                                          

Qui d’autre que toi, Seigneur,                                                        

Peut ainsi les consoler !

D’une consolation éternelle ;

Consolateur Eternel !

Toujours sur cette  plus grande révélation de toute la Bible.

Le jour où je lis Luc, chapitre dix, versets  vingt et un à vingt-deux, je me vis réellement assis en Christ, dans les lieux célestes, comme dit l’écriture. J’en parlais à chaque frère que je rencontrais, car, pour moi, ce fut encore une confirmation de plus, que j’avais reçu le Saint-Esprit : « En ce moment, Jésus tressaillit de joie par le Saint-Esprit, et il dit : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants, (fils de Dieu). Oui, Père, je te loue de ce que tu l’as voulu ainsi. Toutes choses m’ont été données par mon Père ; et personne ne connait qui est le Fils, si ce n’est le Père, ni qui est le Père, si ce n’est le Fils, et CELUI A QUI LE  FILS VEUT LE REVELER ». Alléluia. Je me vis moi aussi un « celui à qui » le Fils de Dieu a voulu révéler le Grand Mystère de la Divinité de Jésus-Christ. Grâce insondable !  Paul dit : « Ces choses, Dieu nous les a révélées par l’Esprit … », (1Corin. 2 : 9, 10). Ce qui conduit aussi à Jean 17 : 2-3.

Dans la lecture assidue de la Bible je découvris encore ceci : « Nul n’est monté au ciel, si ce n’est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel », (Jn. 3 : 13). Amen. Je me dis « Il était là présent avec les apôtres, et en même temps il était au ciel !  Réellement Il est Dieu ». Amen. Même chose avec les véritables fils de Dieu : ils sont sur la terre, mais leur vie est cachée en Jésus-Christ dans les lieux célestes. Ils partagent déjà sa nature divine, étant encore sur terre. Jean 3 : 13. Alléluia !

Plus tard Dieu me donna  encore  une écriture de plus sur la Divinité du Seigneur Jésus-Christ de Nazareth. Je lisais Esaïe 6 quand je fus conduit à aller lire Jean 12 :  37 à  41 : « Il dit : Va, et dis à ce peuple ; Vous entendrez, et vous ne comprendrez point ; … Une sainte postérité renaitra de ce peuple », (Esaïe 6 :  9-13). Puis dans Jean 12 : 37 : « Malgré tant de miracles qu’il avait faits en leur présence, ils ne croyaient pas en lui, afin que s’accomplit la parole qu’Esaïe, le prophète a prononcée : Seigneur, qui a cru à notre prédication… Esaïe dit ces choses, lorsqu’il vit sa gloire, et qu’il parla de lui », (Jn. 12 : 37-41). Amen.

Je me dis : Esaïe le prophète vit Jésus comme l’Eternel ! Certainement, Jésus est le Dieu Eternel ; il n’y en a pas d’autre que lui.

Dans la suite des temps, quand je lisais les prédications du prophète, je trouvais les mêmes écritures. Je bénissais l’Eternel pour sa grâce.

Je suis reconnaissant au Seigneur mon Dieu pour m’avoir donné une grande capacité de lecture. Qu’il soit béni éternellement.

Et c’est de cette manière que le Seigneur me révèle sa parole  jusqu’aujourd’hui. Gloire à sa grâce. Même le préfet Kalonji Katayi Corneille m’avait témoigné le Message. Mais mon heure n’était pas encore venue. Qu’il soit béni. Bien que nous soyons aujourd’hui dans des assemblées différentes, croyant des choses différentes, et que nous ayons chacun notre foi  différente. Cela, c’est un  mystère de Dieu.

Tous ceux qui m’avaient témoigné le Message se trouvent aujourd’hui dans la confusion, ne comprenant ni ce qu’ils disent ni ce qu’ils affirment, comme le dit l’écriture : « Quelques-uns, s’étant détournés de ces choses, se sont égarés dans de vains discours ; ils veulent être docteurs (pasteurs) …,  ils ne comprennent ni ce qu’ils disent, ni ce qu’ils affirment », (1Tim. 6 : 6-7). Cela ne regarde que Dieu seul. Je ne suis pas leur juge.

Mais la Lumière du soir m’ouvrit l’esprit afin que je puisse comprendre les écritures. Amen.

Et aujourd’hui que la faim et la soif d’entendre la parole de Dieu est grande, et que les gens tombent sous la séduction des esprits séducteurs dans le Message, le Seigneur me bénit et il m’a séparé d’avec tous les groupes de fausses doctrines de tonnerrisme et de frankisme.

Aperçu sur les cinq ministères  dans l’Eglise-Corps de Christ

Comme je l’ai toujours dit, et je le redis encore ici, si le Seigneur avait jugé qu’il était bon que son Eglise fut servie par le seul ministère d’un prophète, il n’aurait pas  fait aux hommes les quatre autres dons-ministères d’Ephésiens quatre, versets onze. Il est le chef de l’Eglise dont il est le sauveur par sa propre vie innocente et sainte. Il est souverain. Il n’a pas besoin du conseil  de qui que ce soit, car, c’est lui qui choisit et qui envoie la personne avec laquelle il veut travailler. Ainsi, est-il dit, c’est pour le perfectionnement des saints. Par conséquent, les saints sont perfectionnés par les cinq ministères dans l’Eglise-Corps de Christ.

Tous les cinq ministères prêchent l’évangile du salut, la parole de la vérité pour que ceux qui croient soient sauvés et reçoivent le Saint-Esprit, (Eph. 1 : 13). Et ceux qui auront cru seront amenés à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, comme dit l’écriture, (Eph. 4 : 13).

C’est pourquoi je voudrais rappeler la description des cinq ministères de l’Eglise-Corps de Christ telle que donnée par notre prophète.

Chaque ministère est spécial, [Avertissement, puis jugement, §103-108] :

  1. L’évangéliste

Il prêche au peuple la bonne nouvelle du salut par la foi en Jésus-Christ, qui était mort pour eux, et qui était ressuscité. Autrement  dit, il fait, comme les quatre autres ministères, les disciples du Seigneur chez les nations, selon la recommandation du Seigneur,  (Matth. 28 : 19 ; Luc 24 : 47 ; Act. 2 : 38 ; Act. 17 : 22-31). Il brûle comme une boule de feu, prêt à faire sortir le feu de l’Esprit qui est en lui pour présenter Celui qui était mort,  ressuscité et qui vit éternellement.

  1. L’apôtre

Il est un envoyé du Seigneur avec la même mission. Il est chargé de prêcher, et de  mettre l’Eglise en ordre. Paul a accompli les deux ministères, mais plus, celui d’apôtre : « … C’est à quoi il vous a appelés par notre Evangile… ; Je vous le dis, à vous païens, en tant qu’apôtre des païens, je glorifie mon ministère, … », (2Thés 2 : 14 ,  Rom. 11 : 13). Il travaillait avec Timothée et Tite. Ils ne pouvaient pas parler comme Paul. L’apôtre met l’Eglise locale en ordre : « Je t’ai laissé à Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste  à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville, … », (Tite 1 : 5).

  1. Le pasteur

Il est, comme le dit Fr. Branham, le mari spirituel de l’Eglise locale. Il a le devoir de ne donner que la semence originelle révélée de la parole de Dieu de son âge à cette Epouse de Christ. Il a une grande responsabilité devant l’Eglise et devant Dieu. Il porte les fardeaux de l’Eglise. Et les conditions de son choix sont bien définies par l’apôtre : d’abord il est un ancien de l’Eglise locale,  (1Tim. 3 :  1-7 ; Tite 1 : 6-9 ; 1Pierre 5 : 1-3). Toutes ces conditions réunies, l’accent est mis sur sa capacité, sur sa fidélité à la Parole de Dieu révélée, et non pas seulement « Branham a dit » : « …ETRE ATTACHE A LA VRAIE PAROLE TELLE QU’ELLE A ETE ENSEIGNEE, AFIN D’ETRE CAPABLE D’EXHORTER SELON LA SAINE DOCTRINE (enseignée par Paul), et  de REFUTER LES CONTRADICTEURS… auxquels il faut fermer la bouche »,  (Id., 6-11).

Cette dernière condition est-elle respectée dans le monde du message ?

C’est cela la cause des fausses doctrines, du désordre que nous connaissons. Chacun, parce qu’il sait à peine lire -et dans quelle langue !- il devient pasteur ! Paul dit clairement « La », et non pas « Une » saine doctrine, « attaché à La vraie Parole ». Il reste attaché à la parole du commencement. Amen ; et non pas être « des enfants, flottants, et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes (pas des femmes), par leur ruse dans les moyens de séduction », (Eph. 4 : 14, 15). Aujourd’hui, ce sont les E. Frank et les tonnerristes.

Ce n’est pas étonnant ; c’est l’accomplissement des écritures et de la prophétie du prophète : « Voici les jours viennent, dit le Seigneur, l’Eternel, où j’enverrai la famine dans le pays, non pas la disette du pain et la soif de l’eau, mais la faim et la soif d’entendre les paroles de  l’Eternel. Ils seront alors errants d’une mer à l’autre,  et du septentrion à l’orient, ils iront çà et là pour chercher la parle de l’Eternel. Et ils ne la trouveront pas. En ce jour, les belles jeunes filles et les jeunes hommes mourront de soif », (Amos 8 : 11-13). Les ténèbres qui prendront le dessus sur la Lumière de l’heure, [Exposé des Sept Ages de l’Eglise, p. 349].  Amen.

  1. Le docteur ou enseignant, maître

Comme l’indique son titre,  il est aussi un prédicateur, mais il a une spécificité que lui  a donnée le Saint-Esprit : Il met les écritures en ordre selon que le prophète de l’âge avait enseigné la parole de Dieu. Il a reçu de Dieu la capacité de prendre la Parole, de La rassembler par le Saint-Esprit, au point que ni le pasteur, ni l’évangéliste ni qui que ce soit d’autre ne peut lui être comparé. Dieu sachant qu’un prophète est aussi un homme, sujet aux faiblesses, qu’il peut, sans le vouloir et sans le savoir, dire quelque chose d’incorrect sur une écriture, le Saint-Esprit avait prévu ce ministère. Il replace l’écriture à sa place, en harmonie avec le reste de la Bible. Et si le prophète de l’âge vivrait encore, il accepterait cela, par humilité, et en reconnaissant que c’est le même  Esprit qui œuvre aussi dans l’enseignant. L’un des rôles du Saint-Esprit est d’enseigner toutes choses, la parole de Dieu, et de conduire les serviteurs dans toute la vérité, (Jn. 14 26 ; 16 : 13). L’Eglise n’appartient pas à un homme, fut-il un prophète. Elle est l’Eglise du Saint-Esprit, de Dieu, de Jésus-Christ : « … je bâtirai  Mon Eglise … », (Matth. 16 : 18). Ils sont tous frères et serviteurs du même Seigneur, par le même Esprit. Il l’a bâtie avec qui ? L’enseignant entre dans les détails de la parole, comme les lui donne le Saint-Esprit. Il n’est pas une caisse de résonnance du prophète pour répéter même ce qu’on ne comprend pas. Il est aussi un serviteur de Dieu, au même titre que l’évangéliste, l’apôtre, le prophète ou le pasteur. Tous sont institués par Dieu, chacun selon le don que Dieu lui a attribué (1Corin. 12 : 27).  Mais tous travaillent dans le respect du don de l’autre, et prient les uns pour les autres dans l’intérêt de l’Eglise, et à la gloire du nom du Seigneur Jésus, notre Dieu.

  1. Le prophète

Il est le plus élevé de tous les ministères, par le fait qu’il parle avec Dieu bouche à bouche, comme c’était le cas avec Moïse, Elie, etc. Et avec Branham dans notre âge. Il reçoit, seul,  la révélation de la parole de Dieu pour son âge de la part de Dieu. Et les autres quatre ministères préordonnés par Dieu pour le service viennent puiser, et apporter la nourriture prête à être mangée à leurs Eglises respectives. Il est un voyant, une sentinelle (Ezéc. 33), un révélateur de la volonté de Dieu au peuple.

C’est  un peu comme ceci,  Eph. 4 : 8-15 :

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